Nous sommes vers l’an 1000.
A cette époque, les noms de famille n’existaient pas, les recherches de filiation sont rendues difficiles . Mais il faut bien avouer que si Robert peut éventuellement avoir une origine autre que les Turlande, cela reste encore à démontrer car jusqu’ici personne n’a trouvé d’origine plus plausible.
St-Robert avait passé son enfance à Reilhac en Brivadois où la famille possédait des biens et où il était vraisemblablement né en 1001.
Fils de Géraud et de Raingarde, il passa ensuite sa jeunesse en Auvergne et souvent à St-Georges de Brossadol, près de St-Flour.
Cadet d’une famille assez nombreuse, plutôt chétif d’apparence, roux, montrant peu de dispositions pour la vie chevaleresque, il fut placé, en 1018, sous la direction des chanoines du monastère de Brioude.
Cette ville avait souffert des luttes de l’époque mérovingienne , avant d’être saccagée et brûlée par les Sarrasins ( sans doute dans le second quart du VIIIe siècle ) puis restaurée au début du IXe siècle par le comte de Brioude, Beranger, qui y établit 34 chanoines dans le bourg et 20 dans le château relevant du roi. C’était un corps plus militaire qu’ecclésiastique.
Cela changea peu Robert de la vie menée à Reilhac, Brossadol et Turlande, il y devint chanoine en 1025, fut ordonné prêtre puis nommé trésorier .
Peu satisfait de cette vie, il avait ouvert au dépens de son patrimoine personnel, un hôpital destiné aux pauvres et aux pèlerins.
Il cherchait sa voie, comme Odilon de Mercoeur qui l’avait précédé 40 ans plus tôt, au chapitre de Brioude , avant d’être abbé de Cluny en 994.
Tombé malade, il résolut d’abandonner la vie canoniale.
Il entreprit le voyage en Italie,( où il aurait vu le lamentable pape Benoît IX ) et se rendit au Mont Cassin « pour étudier la règle de St-Benoît et recueillir les saines traditions monastiques ». Il revint prêt à accomplir ses projets de retraite et d’apostolat.
Il se lia à deux chevaliers pénitents: un certain Dalmas et Etienne de Chaliers, son « familier », au demeurant très lié avec les Turlande aux côtés desquels il avait guerroyé .
Ce fut Etienne qui repéra dans une clairière de la forêt livradoise une chapelle en ruine. La terre appartenait aux Beaumont et plus particulièrement à deux frères, hommes d’église , qui lui concédèrent en toute propriété cette « solitude stérile ». Le chevalier Austremond, qui tenait cette terre en fief, confirma la cession.
Les trois compagnons en prirent possession en plein hiver de 1043.
Au début la communauté vivait dans de petites cellules groupées autour d’une chapelle couverte en chaume.
Robert finit par adopter la règle de St-Benoît, certains disciples du saint préférant la vie canoniale et d’autres l’érémitisme.
Quatre ans plus tard en 1050 les travaux d’édification du monastère étaient à peu près terminés.
L’évêque érigea alors l’établissement religieux en abbaye ,appelée désormais Casa Dei : la maison de Dieu et lui confia cinq églises.
Les premiers bienfaiteurs furent les Turlande, ainsi que les Mercoeur, puis les Baffie , les Lugeac et enfin le comte d’Auvergne Guillaume IV et son épouse Philippa de Gévaudan.
L’abbaye se développa rapidement, abondant de richesses et de religieux ( On dit qu’il y en avait 300).
Un peu plus tard, en 1052, le pape Léon IX lui accorda la protection apostolique et le roi Henri Ier délivra un diplôme de protection à Vitry aux Loges où il confirmait les dons reçus par la Casa Dei dont l’église de Ste-Marie et la Seigneurie.
A cette époque, Robert devait avoir une quarantaine d’années.
Dans son livre « Saint Robert de Turlande, fondateur de la Chaise Dieu », Gaussin le décrit comme un petit homme maigre et grêle de forme, au visage pâle où brillaient des yeux gris fauve, des cheveux roux. Il ressemblait à Odilon abbé de Cluny, vraisemblablement son oncle.
St-Robert meurt le 17 avril 1067.
C’est à peu près tout ce que nous savons sur St-Robert, mais pendant ce temps, la famille de Turlande continue sa croissance autour du château familial….
A suivre…
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