les textes qui vont suivre sont dus aux recherches et au travail de Jean Hennequin et nous remercions son fils Dominique de nous avoir donné l’autorisation de les publier ici.
Si vous connaissez le site de Turlande, vous avez sans doute été étonnés par les rochers de granite, riche en quartz blanc, qui constituent la chaîne sur laquelle se trouve La Chapelle.
Ce quartz blanc a jailli des profondeurs de la terre par l’intermédiaire d’une cassure qui s’est produite bien antérieurement aux éruptions volcaniques qui ont recouvert notre région il y a plus d’un million d’années.
C’est ce promontoire de roches dures, ayant résisté à l’érosion, qui a été choisi il y a mille ans par la famille de Turlande pour édifier une forteresse située à cheval sur ses possessions de l’Auvergne et du Rouergue et contrôlant une portion de la vallée de la Truyère couverte de forêts où l’on chassait encore l’ours.
On ne sait pas grand chose sur l’état de cette région avant le Xe siècle:
Après une période d’occupation contemporaine de l’âge de pierre, où la population était très dispersée dans quelques clairières, vint la période celtique dont nous ne conserverons que les noms de lieu. Aucun tumulus n’a été découvert jusqu’ici.
Avec la civilisation gallo-romaine vint une période de paix, permettant le défrichement des plateaux les plus favorables à la culture et partagés entre les grands domaines appartenant à l’aristocratie, qui distribuait des terres à quelques colons, moyennant redevances.
Durant le haut Moyen-âge, pas de documentation. On peut penser que les domaines travaillés par des esclaves et des hommes libres se sont perpétués.
(C’est ainsi que l’on trouve « Paulhenc » qui signifie « domaine de Paul »)
Mais ces domaines ont dû changer de mains à plusieurs reprises au gré des guerres locales ou régionales.
Au IX ième siècle, dans l’anarchie provoquée par les successeurs de Charlemagne, la région est totalement isolée. Personne ne s’aventure dans l’intérieur du massif, même pas les grandes invasions arabes, normandes ou hongroises. Les routes de l’empire évitent notre région.Les voies romaines ne sont que des voies d’intérêt local.
Le roi n’a plus aucun pouvoir. Dès 850, à la mort de Charles le Chauve, le pays passe sous l’influence de l’Aquitaine. C’est le début de la féodalité, la destruction des comtés et des vicairies qui étaient la base de l’administration royale.
L’Auvergne fait ce qu’elle veut.
Bien que l’Aquitaine soit un vaste comté, au XIe siècle les puissants se partagent et se disputent ses territoires où ils sont indépendants. Ils redistribuent leurs conquêtes à leurs parents, fidèles et vassaux.
Parmi ces puissants seigneurs on trouve:
Au nord, en dehors des comtes d’Auvergne, les Mercoeur.
Au sud les Carlat.
À l’ouest les Murât.
S’étant taillé d’immenses domaines, Ils redistribuent, moyennant l’hommage, à ceux qui les ont aidés à les conquérir, des fiefs et alleux:
Aux Oradour, St-Urcize, Turlande, Brezons, Murât, Gasc, Vigouroux, Brossadol …
À l’occasion des mariages et des guerres, les possessions se divisent, s’imbriquent les unes dans les autres d’une façon inextricable.
C’est alors qu’apparaissent les Turlande.
(à suivre…)
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