L’histoire : Les seigneurs de Turlande

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Nul ne connaît l’origine exacte de la famille. Elle serait issue à la fois des nobles d’Auvergne et du Rouergue par les Carlat.

En tout cas, les possessions de la famille s’étendaient :

Au nord depuis les campagnes entourant St-Flour, St-Georges de Brossadol, la région de Reilhac, les contreforts du Gevaudan, la Planèze et la région de ce qui sera Pierrefort.

À l’ouest jusqu’à St-Clément, Raulhac, la capelle-Barres, Nigreserre, Therondels.

Au sud, depuis la Truyère vers la Viadène , Orlhaguet, Mels, Bennavent.

Bien entendu tout cela en mas et églises dispersés sur toutes ces régions.Il n’est pas question de domaine homogène.

On comprend mieux alors l’intérêt stratégique de l’emplacement de Turlande situé à la frontière entre le Rouergue et l’Auvergne. C’est sans doute pour cela que les Turlande éprouvèrent le besoin de construire une forteresse à cet endroit : elle permettait de surveiller et d’assurer le passage de la Truyère, car les guerres féodales étaient incessantes. Chacun désirait arrondir ses domaines au dépend des voisins et ceci par les armes.

On peut estimer que c’est au Xe siècle que fut construit le premier fort, sur le rocher qui se prêtait si bien à la défense . Ce fort était constitué d’une tour de bois recouverte de cuir contre l’incendie et de palissades , elles aussi en bois.

Dans la tour, il y avait une seule pièce où l’on se retirait après avoir amené à soi l’échelle qui avait permis d’y grimper.

Ce n’était pas là un lieu de séjour agréable, aussi le seigneur et sa famille n’y habitait-il pas en permanence. Il se rendait successivement dans ses diverses terres, reçu par ses vassaux, et dans ses autres demeures et domaines, au gré des besoins de surveillance de ses biens et des invitations de ses hommes liges.

Il ne laissait dans le fort que quelques hommes d’armes fidèles et l’un de ses fils, chargés de le garder et de le prévenir en cas d’incursion d’un compétiteur.

Peu à peu l’équilibre s’établit entre les seigneurs et avec le calme, la prospérité vint. Un château fut construit en pierres et couvert de lauze. On l’entoura de murailles de pierre et on creusa un souterrain permettant de se ravitailler en eau en cas de siège, ou la fuite d’un messager pour avertir les vassaux et les alliés d’apporter du secours.

Les Turlande possédaient en propre l’église de Paulhenc dont la première des constructions avait sans doute été l’œuvre d’un des anciens possesseurs du domaine de Paulhenc à qui ils succédaient. L’église de Paulhenc qui n’avait été sans doute au départ qu’un modeste oratoire créé peut être lors de la translation des reliques de St-Saturnin à travers l’Auvergne, au VIe siècle, ne fut que plus tard transformée en une petite église, sans doute au VIIIe siècle.

Les populations paysannes restant jusque là fidèles aux vieilles croyances héritées des celtes et des romains.

Cette église fut un centre d’attraction pour les paysans alentour et ils y établirent leur demeure bien avant la construction du premier fort à Turlande. Le centre de la paroisse fut ainsi constitué, l’église offrant un abri et un lieu de rencontre. C’est pourquoi il n’y a pas d’agglomération autour du château de Turlande, contrairement à ce qui se produisit à Pierrefort où l’agglomération se constitua autour de la forteresse et l’église construite après le château.

La documentation dont nous disposons pour cette période est uniquement d’origine ecclésiastique.

Le nom  de Turlande apparaît dans les documents en 1024 avec Géraud II, lors d’une donation à l’abbaye de Conques de l’alleu et la seigneurie de son église d’Orlhaguet et du mas du Périer ( commune de Pierrefort), mais les Turlande ( qui n’avaient pas encore pris ce nom) avaient participé à la guerre de la Planèze ( aux côtés des Nonette, des Brezons, des Oradour, des Brossadol et bien d’autres …) pour le dépeçage des domaines dès avant établis. La Planèze, terre la plus riche , fut mise à feu et à sang au Xe siècle : c’est ce que nous raconte dans un livre retrouvé à Selestat en Alsace, le moine Bernard, venu à plusieurs reprises d’Angers à Conques en pèlerinage. Il nous conte les miracles dus à Ste-Foy et l’un d’eux prend place en Planèze ravagée par les guerres féodales.

Il serait fastidieux de citer la succession des seigneurs de Turlande que nous connaissons. C’est à l’occasion de leurs donations aux monastères de Conques, St-Flour, la Chaise-Dieu, Bonneval que nous avons retrouvé leur trace dans les documents conservés par les monastères.

Famille très pieuse mais rude, comme tous les seigneurs de cette époque, ses donations furent nombreuses lors de la création des monastères, donations sous forme d’églises et de leurs revenus, de villages avec leurs revenus. Avec celles d’autres seigneurs, ces donations formèrent la richesse de ces couvents.

Et on ne peut manquer de citer Robert, fondateur en 1045 du monastère de la Chaise-Dieu….

 

A suivre…


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